BLACKHAWK: Brothers of The Southland (2014)

Musicians:

Henry Paul - guitar & vocals
Van Stephenson - guitar & vocals
Billy Crain - guitar
Chris Anderson - guitar
Ed King - guitar
Dale Olivier - guitar
Anthony Crawford - guitar & mandolin
Jason - roller - guitar & mandolin
Randy Threet - bass & harmony vocals
Kirk Eberhard - bass
Monte Yoho - drums
Paul T. Riddle - drums
Greg Morrow - drums
Mike Baily - drums & percussion
Bobby Huff - drums & percussion
Joe Lala - percussion
Dave Robbins - keyboards & vocals
Jenee Fleenor – fiddle

Titles:

1 - Brighter - 3:52
2 - That's What I'm Talkin' About - 2:46
3 - Heart With A View - 3:20
4 - Brothers Of The Southland - 5:30
5 - Champagne High - 4:29
6 - Baby, The Rain Must Fall - 4:10
7 - Wichita - 3:39
8 - Voices - 4:04
9 - Wide Open Spaces - 3:16
10 - Bluebird - 5:08
11 - Down From The Mountain - 4:50

Henry Paul, déjà bien occupé avec les Outlaws depuis quelques années, remet sur les rails son groupe de country Blackhawk avec son vieux complice le pianiste Dave Robbins (le troisième larron, Van Stephenson, étant décédé il y a plus de dix ans des suites d’une sale maladie). Leur nouveau disque ravira autant les fans de country mélodique que les amateurs de Southern Rock. Les deux compères se partagent les parties vocales. La voix d’Henry Paul n’a pas bougé d’un pouce et les compositions sont chiadées. Le son est limpide et la production soignée. De plus, cette galette nous propose un hymne à la gloire du Sud. Analysons donc cette pépite venue du ciel.

On commence par « Brighter », un morceau légèrement FM (entre 38 Special et le Henry Paul Band période troisième album) chanté par Henry Paul avec un bon refrain et un discret solo de slide. Le père Henry continue sur sa lancée avec « That’s what I’m talking about », un super titre de country rapide, et pose sa marque sur le refrain avec l’adjonction d’accords mineurs. Cette chanson vante les joies du retour à la campagne où l’on peut dormir la fenêtre ouverte et voir la lune du fond de son lit (« Sleepin’ with the window open, See the moon right from your bed »). Pour moi, c’est un des meilleurs titres de l’album. Dave Robbins donne de la voix sur « Heart with a view », une superbe ballade intimiste dans l’esprit Ricky Skaggs (voix, deux guitares acoustiques et chœurs). Puis nous arrivons au chef-d’œuvre avec « Brothers of the Southland », un hommage aux héros du southern rock tombés au champ d’honneur : les frères Caldwell du Marshall Tucker Band, Duane Allman, Berry Oakley et, bien sûr, Ronnie Van Zant, l’enfant aux pieds nus, à la voix d’ange et au sourire de démon, resté trop peu de temps dans ce monde qui continue pourtant de chanter ses chansons (« Ronnie was a barefoot child, an angel’s voice and a devil’s smile. We only had him for a little while But the world still sings his songs »). Il faut noter qu’Henry Paul avait déjà composé ce titre pour l’album de Blackhawk “Spirit Dancer” en 2002. Sa voix superbe module quelques plans de yodel sur le refrain. De vieux potes viennent lui prêter main forte : Monte Yoho et Chris Anderson des Outlaws, Paul Riddle du Marshall Tucker Band et le légendaire Ed King. Nous avons évidemment droit à un solo à la tierce, aux premières mesures de « Midnight Rider » après le break consacré à Duane Allman et à un mélodieux solo final de la part d’Ed King. Sublime !

« Champagne High », toujours chanté par Henry Paul, est une ballade au tempo médium qui oscille entre la new country et le southern rock, ornée d’un solo mélodique en arpèges et gammes mineures à la Eric Johnson. Dave Robbins se remet au micro pour « Baby the rain must fall » (une ballade avec guitare acoustique, piano et chœurs) et « Wichita », mélange de new country et de southern rock. Puis Henry est de retour avec « Voices » un titre en arpèges qui rappelle « Cold Harbor » (sur « Soldiers of fortune » des Outlaws en 1986) ou « Distant Rider » (sur le troisième album du Henry Paul Band). D’ailleurs, Henry termine ce morceau en reprenant sans vergogne le thème de fin de « Cold harbor ». Come back de Dave Robbins avec « Wide Open Spaces », une lente ballade country aux enchaînements d’accords mélodiques mais qui reprend la même recette (guitare acoustique, piano et chœurs).

Henry Paul redonne de la voix sur les cinq titres suivants. « Bluebird » s’oriente du côté de Poco avec un banjo plein de fraîcheur, une guitare bluegrass sympa et accélération finale avec un long solo d’orgue. Avec « Down From The Mountain », on franchit de nouveau la frontière du southern rock, entre Outlaws et Henry Paul Band, pour notre plus grand bien. Nous sommes gratifiés d’un refrain bien mélodique (merci Henry), d’un bon solo de Strato à la mode Outlaws et d’une cavalcade finale échevelée pour Stratocaster débridée. « A Little Rain », encore une belle ballade, nous charme avec son côté Dan Seals (« You Plant Your Fields) et son arrangement traditionnel (guitare acoustique, mandoline, percussions, chœurs). Par contre, « Chameleon’s All Star Love Band » qui sonne étrangement pop, décroche le prix du morceau le plus faible de l’album. Personne n’est parfait. Et encore, c’est vite dit ! J’aimerais bien entendre des titres aussi « faibles » tous les jours sur les ondes. Enfin, « Mama Who’s Gonna Rock », un rock traité en version country rapide nous envoie un bon solo de guitare bluegrass. Le mot de la fin revient à Dave Robins avec « Waiting To Be Found », un morceau sympa à écouter mais qui reprend pratiquement sur le refrain la même progression d’accords que « Brighter ».

Voilà, c’est fini. Vous serez peut-être surpris de l’aspect extrêmement positif de cette chronique mais, pour moi, il n’y a rien à jeter. C’est l’ALBUM de la rentrée avec de la country et du southern rock. Et avec la voix inimitable d’Henry Paul, un des derniers pionniers de la grande époque. Sans aucun doute, « Brothers of the Southland » sera le nouvel hymne sudiste à venir et nous tiendra chaud au cœur durant le long hiver qui nous attend.

The South will rise again !!!

Olivier Aubry